Et oui ! Certes, si Léon fut roi de Bayonne, ce n’est pas sous son règne – quoiqu’il fût roi des Couillons – que fut inventée la baïonnette. Et pourtant, l’origine de cette arme remonte à un évènement fortuit. Au cours des conflits sporadiques qui agitèrent les campagnes françaises du milieu du XVIIème siècle, les paysans de Bayonne se trouvèrent à court de poudre et de projectiles. Ils fichèrent leurs longs couteaux de chasse dans les canons de leurs mousquets, confectionnant des lances improvisées. Ainsi la nécessité donna naissance à l’arme auxiliaire qui allait influencer les techniques de l’infanterie européenne jusqu’au début du XXème siècle.
les différents types de baïonnettes

Une baïonnette est donc une arme blanche conçue pour s’adapter au canon d’un fusil ou d’une arme similaire. Elle est destinée au combat rapproché. On en distingue plusieurs catégories, dont :
La baïonnette bouchon
Son manche en bois se place dans le canon. A l’origine elle était utilisée à la chasse pour servir d’épieu. Son utilisation militaire apparaît en Europe vers 1640-1647. Sa lame est à double tranchant. Elle sert surtout de pique et sa poignée permet aussi de l’utiliser comme dague. L’inconvénient majeur de cette arme réside dans l’impossibilité de tirer quand elle est fixée.
La baïonnette à douille

Celle-ci apparaît vers 1695, la lame est fixée sur un tube s’emmanchant autour du canon. Le coude apparaît vers 1703 et permet de recharger l’arme. La fixation par simple rainure L ou Z n’étant pas satisfaisant, en 1770 apparaît la virole qui améliore la fixation. En 1800, l’Angleterre adopte un sabre baïonnette à lame droite, suivie de la France en 1840 mais avec une lame yatagan. En 1884, la mode est au raccourcissement des baïonnettes. En 1891, l’Italie adopte une baïonnette pliante faisant partie de l’arme, ce système est encore utilisé actuellement. En 1898, les baïonnettes se rallongent de nouveau. En 1933, L’Allemagne adopte définitivement le couteau baïonnette, il en est de même pour l’Italie. En 1944, les USA utilisent à leur tour un poignard baïonnette à lame courte, ce modèle deviendra le standard de toutes les armées.
Caractéristiques des baïonnettes modernes

La convention de Genève a interdit l’usage des baïonnettes triangulaires, cruciformes ou dentelées. En effet, les blessures qu’elles entraînent cicatrisent difficilement et ces armes furent considérées comme inhumaines. Pourtant, il n’est pas rare de trouver de tels modèles aujourd’hui. La plupart des baïonnettes modernes ont une gouttière. C’est une dépression concave conçue pour réduire le poids et accroître la rigidité de la lame. Elle permet aussi à l’air de rentrer dans la blessure, empêchant la création d’un vide, ce qui rend la baïonnette plus facile à retirer après pénétration et moins sujette à rester coincée. En aucun cas cette gouttière n’a vocation à canaliser le sang qui s’égoutte de la lame.
La baïonnette, soutien du moral des troupes
La baïonnette est encore utile à la guerre moderne. Bien que la plupart des combats aient lieu à distance, les opérations de « nettoyage » imposent d’approcher l’ennemi. La baïonnette est utile comme couteau, elle soutient le moral des troupes au combat. La plupart des armées modernes équipent et entraînent leurs troupes à son maniement.

Quelques définitions lexicales sur les baïonnette
- Anneau de douille : anneau entourant la douille. La bague se trouve entre le bourrelet et l’étouteau de douille. On serre l’anneau de douille pour retenir la douille au canon du fusil. …
- Croisière : Pour le sabre-baïonnette par exemple, partie de la monture perpendiculaire à la poignée et servant de garde. …
- Douille : tube métallique s’emboîtant sur le canon du fusil. … Etouteau de bague : protubérance de la bague de douille dans lequel s’emboîte un téton fixé sur la douille. …
- Garde : partie de la monture destinée à protéger la main et constituée de la croisière et du quillon. …
- Gouttière : rainure creusée dans la lame au dos ou au centre, elle permet d’alléger la lame. …
- Quillon : élément de la garde constitué par le prolongement de la croisière. Il peut être courbe ou droit.