Les régiments d’infanterie à travers leurs boutons

In Trouvailles et leurs histoires
bouton du 14 eme régiment d'infanterie

Le régiment d’infanterie est la ” Reine ” des batailles, à savoir l’ensemble des troupes qui combattent le plus souvent à pied et qui ont la charge d’occuper le terrain après l’avoir conquis avec l’aide éventuelle des autres armes, telles que la cavalerie ou l’artillerie. Que faisait ce bouton de régiment ici ? Qui diable a pu le perdre ? Pourquoi ce numéro ? On s’est toutes et tous posé un jour la question après avoir découvert fortuitement un tel objet métallique en détection, qui servit, et sert encore, de fermoir pour boutonner les vareuses d’uniformes. Compte tenu de l’ampleur du sujet, nous aborderons spécifiquement, l’histoire d’un régiment vécu à travers ses boutons.

Le 14ème Régiment d’Infanterie

bouton du 14 eme régiment d'infanterie

Sous l’Ancien Régime : En 1776, le 14ème d’Infanterie (Régiment du Forez) est stationné en Corse, il rejoint Cherbourg en 1779. Il est envoyé la même année dans les colonies (en Martinique) pour se battre. Il y restera jusqu’en 1791. Nous retrouvons sa trace à Béthune en 1792.

Après la Révolution, sous la Convention : En 1793, il participe au siège de Namur et va se battre contre les Anglais qui assiégent Dunkerque. En 1794, le 14ème est envoyé sur la frontière espagnole pour participer à des opérations militaires en Catalogne.

Sous le Directoire : Il est envoyé en Italie à Milan, sa mission est d’assurer les arrières de Bonaparte. Il participe aux batailles de Mantoue et Rivoli en 1797.

Sous le Consulat : Il participe à la campagne d’Italie, il est de toute les batailles (Legnano, prise de Trente). Il est renvoyé en France en 1801 où il stationne à Sedan jusqu’en 1803. La même année, il est envoyé à Namur, puis au camp de Boulogne.

Sous le 1er Empire : En 1805, il participe à la campagne d’Autriche (Vienne, Austerlitz). De passage à Sedan en 1806, nous le retrouvons en Saxe et en Prusse la même année (bataille d’Iéna). En 1807, il est engagé à Eylau. Il séjourne en France durant toute l’année 1808. Le 14ème est envoyé en Espagne en 1809 (siège de Saragosse, opérations dans l’Aragon, en Catalogne), il y restera jusqu’en 1812. En 1814, c’est la Campagne de France, il est engagé au siège de Thionville et à la bataille d’Arcis sur Aube.

L’après 1815

Sous la Restauration : En 1816, le 14ème se transforme en légion de l’Eure. Entre 1815 et 1820, il est cantonné à Orléans, Paris et Saint-Omer. Entre 1823 et 1830, il stationne à Thionville, Lorient et à nouveau Paris. Il participe à la campagne d’Algérie en 1830 (prise d’Alger).

Sous la Monarchie de Juillet : De 1831 à 1847, il est stationné à Pau, Orléans, Metz, La Rochelle et Périgueux.

Sous la IIème République : En 1851, il est stationné à Rennes, puis il est intégré la même année au corps expéditionnaire français qui rejoint la Crimée.

Sous le Second Empire : Il prendra ses quartiers en Crimée jusqu’en 1856, où il sera engagé contre les Russes devant Sébastopol. En 1857, nous le retrouvons à Belfort, le 14ème y séjournera jusqu’en 1859 : année où il est envoyé en Italie (bataille de Solferino). De 1860 à 1870, il est stationné successivement à Lyon, Saint-Etienne, Angers et Cholet, avant de participer à la guerre contre l’Allemagne. In fine, le 14ème est fait prisonnier à Sedan en 1871.

Le 22e régiment d’infanterie

boutons du 22 emem regiment d'infanterie trouvé en detection

Histoire du 22e

De 1771 à 1783, le 22e d’Infanterie est engagé dans les colonies ou il participe à la prise des îles de Grenade et de Tabargo, puis il défend courageusement la Martinique. En 1783, il est de retour en métropole, où il est stationné du côté de Dunkerque jusqu’en 1788. En 1792, il établit ses quartiers à Saint Omer, avant de participer la même année à la célèbre bataille de Valmy. En 1793, nous le retrouvons au siège de Lille, alors qu’il est attaché au corps d’armée devant conquérir la Belgique, puis faire campagne en Hollande. L’an 1794, le 22e participe à la campagne d’Italie, où il se distingue à la prise de Roccavionne et Boves. En 1795, il est toujours en Italie et stationne du côté de Briga. L’année 1798 le voit rejoindre à nouveau la Hollande où il est engagé à la bataille des dunes des bergers.

En 1800, il est envoyé sur le bord de la Loire pour combattre un chef vendéen, le célèbre Cadoudal, puis il retourne en Italie la même année où il se distingue à la prise d’Aoste et à la célèbre bataille de Marengo. De 1800 à 1802, il stationne dans le nord-ouest de l’Italie. En 1804 nous le retrouvons à nouveau du côté de Saint Omer. Il est de toutes les batailles et il participe au siège d’Hanovre et de Hambourg en 1805. De 1808 à 1809, le 22e est à nouveau expédié en Allemagne où il est engagé dans la bataille de Dresde. De 1810 à 1812, il participe à la guerre d’Espagne et aux combats de Burgos. En 1813, il est devant Saint Sébastien avec le corps expéditionnaire français qui prend la ville. De retour en France en 1813, il repart pour l’Allemagne et marche sur Berlin avant la bataille de Leipzig. En 1814, nous le retrouvons du côté de Mastricht et de Lille et il participera aux batailles de Ligny et de Wavre en 1815.

la bataille de marengo

Après Waterloo…

L’année 1816, avec l’arrivée de Louis XVIII au pouvoir, le 22e devient la Légion de l’Isère. En 1819 la légion iséroise est stationnée à Besançon. Redevenue régiment en 1820, cette unité participe à la guerre d’Espagne, puis nous la retrouvons en Belgique en 1831, et au siège d’Anvers. En 1832, le 22e est à Maubeuge, puis à Béthune en 1834, avant d’être engagé dans la Guerre d’Algérie en 1839. En 1847, le 22e Régiment d’Infanterie se trouve à Lyon, puis en 1850 il stationne en Bretagne où il reste jusqu’en 1855, date à laquelle nous retrouvons sa trace à Paris. Il est de nouveau cantonné à Lyon en 1860. L’année 1869 le voit participer à la guerre contre l’Allemagne et en 1870 au désastre de Sedan, où il est fait prisonnier par les allemands. Dans le prochain numéro, nous vous ferons part de l’histoire du 30e d’Infanterie.

Le 30ème régiment d’infanterie

bouton du 33 eme régiment d'infanterie

De 1775 à 1791 : le 30ème s’appelle le Régiment du Perche. Il est cantonné durant cette période à Bayonne, Libourne, Toulon, Nantes et Brest. En 1792, il participe à la bataille de Valmy et fait partie en 1793 de l’armée du Rhin. En 1794, il participe au blocus du Luxembourg. En 1796, il rejoint l’armée de Sambre et Meuse et participe au blocus de Mayence. En 1797, le 30ème fait partie de l’armée d’Italie, nous le retrouvons en 1798 à Rome et du côté de Naples. Il participe à la prise de Naples en 1799, il se distingue la même année lors de la prise de Gênes. En 1800, il participe aux célèbres batailles de Marengo et Pozzolo. Il stationne par la suite en Italie. En 1805, il participe à la campagne contre l’Autriche et se distingue lors de la bataille d’Austerlitz. En 1806, il participe à la campagne contre les Prussiens (marche sur Varsovie et 1ère campagne de Pologne) et à la 2ème campagne de Pologne en 1807. Le 30ème reste en Pologne en 1808, participe à la campagne contre l’Autriche en 1809. Nous le retrouvons en France en 1810, du côté de Strasbourg, il va y rester 2 ans

Campagne de Russie

la bataille d'austerlitz

En 1812, il participe à la campagne de Russie, il est de toutes les batailles : la Moskova, passage de la célèbre Bérézina… En 1813, nous le retrouvons à la bataille de Leipzig et au siège d’Hambourg. En 1815, il est stationné à Thionville, il participe aux batailles de Ligny et Wavre en 1815. En 1816, le 30ème devient la Légion de l’Oise, puis devient à nouveau le 30ème Régiment en 1820. Il stationne à Saint Brieux en 1820, Brest en 1821, Paris en 1822, Semur en 1824, Montargis en 1825, Saint Omer en 1827 et Béthune en 1828. De 1830 à 1835, le 30ème est envoyé en Afrique, il revient en 1836 en France, à Besançon. Il stationne à Compiègne en 1837, Angers en 1839, en Bretagne en 1841, Valenciennes en 1846, Paris en 1847, Strasbourg en 1849, Brest en 1852 et Lyon en 1854. Il participe en 1859 à la guerre d’Italie et s’illustre à la bataille de Solferino. En 1867, il est de retour à la Rochelle, et en 1870, il participe à la guerre contre l’Allemagne.

Le 56 ème Régiment d’Infanterie

bouton du 56 eme régiment d'infanterie

Sous l’Ancien Régime : Il est appelé régiment de Bourbon. En 1770, le 56ème d’Infanterie est stationné à Douai. Il rejoint Maubeuge en 1779, puis s’installe successivement à Agen dès 1778, à Metz en 1781, à Cherbourg en 1787, enfin à Caen en 1789.

Après la Révolution, sous la Convention : Stationné à Arras en 1791, il participe à la bataille de Valmy en 1792. On le retrouve en Belgique au cours des années 1793 et 1794, où il participe aux batailles de Givet, Namur, Fleurus et Tournai.

Sous le Directoire : Il est envoyé en Italie, il y restera jusqu’en 1799 et participera aux batailles de Gênes, Vérone et Mantoue.

Sous le Consulat et le 1er Empire : En 1800, il est envoyé en Vendée, il se bat à Noirmoutier et La Rochelle. En 1802, nous le retrouvons à l’île d’Oléron où il combat les anglais. De 1803 à 1805, il est stationné à Strasbourg et Lyon. De 1805 à 1808, il est à nouveau en Italie. En 1808, il se scinde en 2 unités dérivées, une première unité est envoyée en Espagne et y restera jusqu’en 1811, alors que la seconde est envoyée en Allemagne (bataille d’Essling). En 1811, les 2 unités se regroupent et sont envoyées en Hollande. En 1812, le 56ème participe à la campagne de Russie. L’année suivante, il est envoyé en Allemagne où il livre bataille à Dresde. En 1814, il participe à la campagne de France (combat de Brienne, Saint-Dizier). Il accompagne Napoléon en Belgique en 1815 et est engagé aux batailles de Wavre et de Ligny.

L’après 1815

Sous la Restauration : En 1816, le 56ème devient la légion de Seine et Marne. Entre 1815 et 1823, il est cantonné à Meaux, Nantes, Provins, Metz, Strasbourg et Bourges. En 1826, il stationne à Carcassonne. En 1828, on le retrouve à Montauban. En 1830, il est à Grenoble, puis il se déplace à Auxerre en 1831.

Sous la Monarchie de Juillet : De 1832 à 1840, il est stationné à Blois, Tours, Orléans, et Saint-Etienne. Il est envoyé en Afrique en 1841, il y restera jusqu’en 1848. Il s’installe à Toulon cette année-là.

Sous la IIème République : De Lyon, le 56ème d’Infanterie fait mouvement sur Reims en 1852.

Sous le Second Empire : Entre 1854 et 1859, il est stationné à Boulogne, Paris, Grenoble, Marseille. Il participe à la guerre contre l’Italie en 1860 et à la bataille de Solferino en 1861. De 1862 à 1870, il est cantonné à Belfort, Annecy, Mulhouse et Ajaccio, puis il participe à la guerre contre l’Allemagne (bataille de Sedan et siège de Paris).

Le 62e Régiment d’Infanterie

bouton du 62 eme régiment d'infanterie

Sous l’Ancien Régime : En 1776, le 62ème d’infanterie est stationné à Bitche. Il rejoint Montreuil sur mer en 1779, puis s’installe successivement en Bretagne dès 1780, en Alsace l’année suivante, en Corse en 1782, enfin à Metz en 1787.

Après la Révolution, sous la Convention : En 1792, il fait partie de l’armée du Rhin et participe à la bataille de Valmy. On le retrouve dans l’armée de la Moselle et il prend part à la défense de Mayence. En 1793, le 62ème est envoyé en Vendée (guerres de Vendée), il y séjournera jusqu’en 1796.

Sous le Directoire : Il est envoyé en Allemagne, il y restera jusqu’en 1798, date à laquelle il est incorporé à l’armée d’Italie.

Sous le Consulat : En 1802, nous le retrouvons autour de Naples et de Gênes. Il participe en 1803 au blocus de Venise.

Sous le 1er Empire : De 1805 à 1808, il est stationné en Italie et participe à des opérations en Calabre. En 1809, il est engagé au cours de la campagne contre les Autrichiens, il franchit le Danube et nous le retrouvons à la bataille de Wagram. En 1810, le 62ème revient en Italie, il y reste jusqu’en 1811, date à laquelle il est envoyé en Espagne. Là, il prend part à la bataille de Salamanque et au siège de Saint Sébastien en 1813. La même année, le 62ème est envoyé en Allemagne où il livre bataille à Leipzig, Hanovre et Dresde. En 1814, il participe à la campagne de France. En 1815, il accompagne Napoléon en Belgique et est engagé lors de la bataille de Waterloo.

L’après 1815

Sous la Restauration : En 1816 le 62ème devient la légion du Puy de Dôme. Entre 1815 et 1820, il est cantonné à Clermont, Besançon et Grenoble. En 1823, il stationne à Nancy. En 1825, on le retrouve en Corse. En 1826, il est de retour à Grenoble, puis il se déplace à Lille en 1828.

Sous la Monarchie de Juillet : De 1831 à 1835, il est stationné à Paris. Il est envoyé en Algérie en 1836, il y restera jusqu’en 1842. Il s’installe à Nîmes cette année-là, puis à Rennes en 1847.

Sous la IIème République : De Rennes, le 62ème d’infanterie fait mouvement sur Strasbourg en 1851. Il est envoyé en Crimée la même année.

Sous le Second Empire : Il restera en Crimée jusqu’en 1856, où il est engagé contre les Russes devant Sébastopol. En 1857, nous le retrouvons en Bretagne, puis il participe à la guerre contre l’Italie en 1860. 2 ans plus tard, il est envoyé au Mexique, il y restera jusqu’en 1867. De 1867 à 1870, il est cantonné à Paris, puis il participe à la guerre contre l’Allemagne. Il est fait prisonnier à Metz lors de la capitulation de Napoléon III.

Le 138e Régiment d’Infanterie

Après la Révolution, sous la Convention et sous le directoire : En 1793, le 138ème est cantonné en France ; il intègre l’Armée du Rhin l’année suivante et participe au blocus de Mayence et à la bataille de Wiesbaden. Il est ensuite dissous. Sous le 1er Empire : Le 138ème d’Infanterie sera reconstitué en 1813. Il est envoyé en Allemagne où il livre bataille à Leipzig et Lützen. Il participe l’année suivante à la Campagne de France (Montmirail, Champaubert) pour être ensuite à nouveau dissous. Sous le Second Empire : Le 138ème d’Infanterie sera reconstitué en 1870 pour participer à la défense de Paris durant la guerre contre l’Allemagne.

Extraits des Mémoires du Général Comte de Ségur – de l’Académie Française – Aide de camp de l’Empereur Napoléon 1er : La Campagne de France, du Rhin à Fontainebleau, 1814

« Après le désastre, la Grande Armée n’existait plus ! La famine, l’hiver des Russes, et non leurs armes, venaient de l’anéantir ! Quelques restes de bataillons épars, peu à peu ralliés à ceux de corps plus récemment arrivés et qui n’avaient fait que les derniers pas de notre retraite, reculaient lentement au travers de ces populations prussiennes tant comprimées, depuis sept ans, par nos victoires. Nos chefs, Davout surtout, les contenaient de leur attitude fière encore, et de regards menaçants que, en passant, ils jetaient sur elles du haut de notre infortune. C’étaient là nos meilleures armes, et presque les seules qui nous restaient. Mais, quand extérieurement nous nous montrions hautains devant ces vaincus, intérieurement nos cours, déchirés et consternés, ployaient sous le poids d’un si grand désastre ! Nous comprenions tout le danger de notre position nouvelle, et notre foi dans le génie qui nous avait guidés jusque-là chancelait. »

Bataille de Leipzig

La bataille de Leipzig (16 au 19 octobre 1813), aussi appelée la Bataille des Nations, fut la plus grande confrontation des guerres napoléoniennes, et la plus grande défaite subie par Napoléon 1er. Suite au désastre de la campagne de Russie et aux revers de la guerre dans la péninsule ibérique, une coalition anti-française d’au moins six états, comprenant la Grande-Bretagne, la Russie, l’Espagne, le Portugal, la Prusse, l’Autriche, la Suède et certains états allemands plus petits, se regroupe. Napoléon cherche à rétablir sa domination sur l’Allemagne et remporte deux nettes victoires à Lützen le 2 mai et à Bautzen les 20 et 21 mai sur les forces russo-prussiennes.

La Bataille de Montmirail
La Bataille de Montmirail

Ces victoires amènent un bref armistice, mais celuici dure moins longtemps que d’habitude. Napoléon ne réussit pas à s’emparer de Berlin ; il se résout à se retirer à l’ouest, traversant l’Elbe fin septembre, puis il organise ses forces autour de Leipzig afin de protéger ses lignes de ravitaillement et rencontrer les alliés. Napoléon place ses troupes autour de Leipzig, mais il en déploie une partie de Taucha à Stötteritz (où il place son poste de commandement), puis le reste en s’incurvant jusqu’à Lindenau. Les Prussiens viennent à sa rencontre depuis Wartenburg, les Autrichiens et les Russes depuis Dresde et les Suédois depuis le nord.

Au total, les Français alignent environ 190.000 hommes dont une partie sont des mercenaires saxons, contre à peu près 330.000 pour les alliés, chacun des camps ayant une importante artillerie. Le total des pertes est incertain. Les évaluations vont de 80.000 à 110.000 morts ou blessés des deux côtés. Prenant une évaluation de 95.000 morts ou blessés pour les deux camps, la coalition aurait perdu 55.000 hommes. Napoléon, lui, a perdu 40.000 soldats, dont environ 30.000 sont faits prisonniers ou laissés dans les hôpitaux de l’arrière. Parmi les disparus se trouvent le maréchal Józef Antoni Poniatowski (neveu du dernier roi de Pologne, Stanislaw Poniatowski) – qui avait reçu la veille le bâton de maréchal – et le général Aubry.

Bataille de Montmirail

Après la défaite de Leipzig en Allemagne, Napoléon est obligé de repasser le Rhin avec son armée. Le moral des troupes est au plus bas, d’autant que les nouvelles du front sont désastreuses : plus de 700.000 coalisés vont à présent envahir la France. La Campagne de France, c’est « l’épopée d’une poignée de grognards et de conscrits, courant sous la bise aigre de Champagne, pour surprendre et battre deux armées quatre ou cinq fois supérieures en nombre » selon le commandant Lachouque. Notre Empereur, un peu vieilli, reprit soudain les bottes du jeune général Bonaparte.

La Bataille de Leipzig
La Bataille de Leipzig

Et c’est ici qu’il va montrer la véritable mesure de son génie. La Campagne de France est un chefd’oeuvre sur le plan militaire, les victoires françaises ne contredisant pas cette affirmation : Brienne, Reims, Arcis-sur-Aube, Vachaumps, Mormant, Champaubert, Montereau… Cette bataille et victoire de Montmirail montre l’étendue du talent de Napoléon, et la puissance encore destructrice d’une Grande Armée pourtant décimée et abattue… Vers 8 heures, les deux armées, françaises et prussiennes, entrent en contact. Les Français prennent position et tiennent tête aux assauts répétés de l’ennemi. Le Prussien Sacken ne se doute pas qu’il a Napoléon en personne devant lui. Les nouvelles recrues, surnommées les « Marie-Louises » en raison de leur jeune âge, se battent avec une telle fougue qu’elles forcent l’admiration des « vieilles moustaches ».

A 12 heures, Mortier se présente avec la division Michel et les cavaliers de Defrance. A droite, le valeureux Ney, implacable sabreur et grand cavalier de l’Empire, brise les lignes prussiennes comme à Eylau les Russes. Mais la supériorité numérique de l’ennemi est écrasante, et Napoléon est obligé de faire donner l’ensemble de sa vieille Garde, quatre bataillons composés de valeureux combattants qui vont repousser à trois reprises les charges de cavaleries prussiennes. Le général de cavalerie Guyot emporte la décision, et finit de mettre en déroute le corps d’armée de Sacken, tandis que la Garde place les canons pris aux prussiens en haut des tours du château de Montmirail, et anéantissent les pauvres fuyards.

La division Michel, galvanisée par sa récente victoire, repousse héroïquement la contre- attaque d’un autre général ennemi, York. Pendant ce temps, la Jeune Garde se trouve embourbée à Château-Thierry et ne peut se rendre sur les lieux pour transformer la défaite prussienne en hécatombe… Cette victoire est la parfaite illustration de la Campagne de France, où la pauvre Grande Armée, affamée et épuisée, va battre quatorze fois l’ennemi pourtant six fois supérieur en nombre, sur l’ensemble de la campagne. Napoléon est très fier de son armée : celle-ci, motivée et en confiance, remportera encore une magnifique victoire sept jours plus tard à Montereau…

Blocus de Mayence

En 1794-1795, la forteresse de Mayence, qualifiée comme étant une des plus fortes places du Saint Empire romain germanique, Luxembourg exceptée, doit capituler devant les armées de la République Française, après un blocus et un siège de onze mois. Mayence était la dernière forteresse de la République cisrhénane, car avant la conquête française, la Cisrhénanie était une mosaïque de plusieurs dizaines d’états, membres du Saint Empire romain germanique, lequel est occupé à partir de 1792.

Les lignes françaises enveloppant Mayence s’appuient sur la rive gauche du Rhin à Laubenheim, Weisenau, Hechtsheim (général Courtot avec 9.000 hommes), Marienborn (général Saint-Cyr avec 6.800 hommes), Ober- Olm (général Mengaud avec 6.700 hommes), Gonsenheim (général Reneauld avec 8.200 hommes), Mombach, pour se refermer sur la rive droite à Cassel et Mainz-Kostheim. Le Quartier général devant Mayence où Merlin de Thionville résidait était situé à Ober-Ingelheim. Mayence fut cédée à la France en 1797. Et les Français annexèrent totalement la rive gauche du Rhin en 1801.

Le 142 ème Régiment d’Infanterie

Sous l’Ancien Régime : Le 142ème Régiment d’Infanterie est appelé régiment de la Marck. Après la Révolution, sous la Convention : Stationné en France, il participe aux guerres de Vendée puis est dissous. Sous le 1er Empire : Le 142ème d’Infanterie sera reconstitué en 1813. Il est envoyé en Allemagne où il livre bataille à Leipzig et Lützen. Il participe l’année suivante à la campagne de France (Montmirail, Champaubert) pour être ensuite à nouveau dissous.

Extraits des Mémoires du Général Comte de Ségur (suite)

Bouton du 142ème RI collection Wisigoth
Bouton du 142ème RI collection Wisigoth

« … Notre foi dans le génie qui nous avait guidé jusque-là était ébranlée chez ceux de nous dont toute la vie guerrière n’avait pas été comprise dans la sienne. Ceux-là s’étaient formés seuls, ou sous d’autres chefs que Napoléon ; plusieurs avaient été longtemps rebelles à son étoile, et subjugués enfin, s’ils en avaient subi l’influence, c’était en se regardant comme l’une de ses conquêtes. Quelques-uns même, froids et observateurs, étaient partis des bords de la Vistule, pour aller vendre leurs dotations voisines du Rhin, dont les Russes leur semblaient déjà les maîtres. Il fait aussi convenir, dans plusieurs de ces chefs l’âge des grands dévouements était passé.

Car tel est l’homme, partout si prodigue des beaux jours de sa jeunesse ; des jours graves de son âge mûr et de ceux si tristes de sa vieillesse, on le voit devenir de plus en plus avare ! Quant aux plus jeunes, soit insouciance de soldat, soit aise d’avoir échappé à tant de maux, on les voyait s’égayer encore. Leur verve joyeuse bravait le sort et interrompait la gravité de nos entretiens, mais elle ne pouvait détourner nos regards de ces nuages, tout noirs d’inquiétudes, qui enveloppaient notre horizon, naguère resplendissant d’une puissance si incontestée et de tant de gloire. »

Bataille de Lützen

La bataille de Lützen se produit lors du retour de l’armée napoléonienne suite au désastre de la Campagne de Russie. Le 2 mai 1813, Wittgenstein attaque une colonne avancée de Napoléon, près de Lützen afin de reprendre la ville de Leipzig. Après une journée de combats intenses, les forces prussiennes et russes battent en retraite, cependant l’absence de cavalerie empêche les Français de les poursuivre. Après le combat de Weissenfels, Napoléon décide de progresser vers Leipzig afin de passer l’Elster et rejoindre le corps du prince Eugène au nord de la ville.

Médaille commémorant la Bataille de Lützen
Médaille commémorant la Bataille de Lützen

Les Coalisés veulent interdire ce mouvement et surprendre l’Empereur dans la plaine de Lützen où leur cavalerie, supérieure en nombre, pourra se développer. Pour garder ses flancs, Napoléon envoie Ney protéger la route au sud de Lützen et tenir le village de Kaja. Le reste de l’armée est en colonne entre Weissenfels et Leipzig. En tête, le corps de Lauriston attaque les troupes du général Kleist qui tiennent le village de Lindenau, à l’entrée de Leipzig. A midi, Wittgenstein attaque le centre français en direction de la ville de Lützen. Pour passer, il faut s’emparer de Kaja. Blücher attaque en tête, mais se heurte à la division Souham. Celleci se replie sur la deuxième ligne défensive établie par Ney. Wizinegrode attaque la gauche française à Starsiedel, mais est arrêté par la division Gérard.

Napoléon rappelle alors tous ses corps pour repousser l’assaut des Coalisés. Il se rend auprès du maréchal Ney. L’Empereur dispose les renforts au fur et à mesure qu’ils arrivent. La ligne française résiste aux assauts des Coalisés. A 18 heure, Blücher tente une dernière percée. A la tête de la Garde royale prussienne, il lance un nouvel assaut et prend Kaja. Wizinegrode menace Starsiedel. Ney envoie la division Gérard qui contreattaque, reprend le village de Kaja, et poursuit la division de la Garde Royale prussienne. La Garde Impériale s’installe en avant de Starsiedel. Drouot dispose l’artillerie de la Garde sur le flanc des troupes de Wittgenstein. Attaquées sur les flancs, les forces coalisées se replient. Napoléon ordonne une attaque générale pour poursuivre les Coalisés, mais la nuit vient mettre un terme à la manoeuvre. Les pertes alliées s’élèvent à environ 20.000 hommes, celles des Français à 18.000. Le lendemain, Leipzig est occupée.

Bataille de Champaubert

La Bataille de Champaubert s’est déroulée le 10 février 1814 et s’est soldée par une victoire des troupes de Napoléon 1er, commandées par le maréchal Marmont, sur celles des Russes, commandées par le général Olsufiev. Après six heures de combat, les Russes sont finalement écrasés par la cavalerie française. Au total, 3.000 Russes sont capturés ou trouvent la mort. Le général Olsufiev est capturé et dîne avec Napoléon le soir même. Les Français ne perdent que 300 hommes, parmi lesquels le général Lagrange.

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