Comment reconnaitre une grenade
Les découvertes de grenades sont encore très fréquentes. Bien souvent, ces engins restent actifs et leur mise à jour nécessite l’intervention d’un démineur pour les neutraliser.
1) Les grenades à fusil
La grenade Tromblon Mauser
Grenade allemande créée en 1917, son diamètre est de 6 centimètres et la percussion de l’amorce se fait dans le tunnel à balle. Sa portée est de 180 mètres et son poids de 440 grammes. Elle se lance avec une cartouche à balle afin d’éviter les accidents et de perdre du temps. Son retard après la mise à feu de l’amorce est de 5 secondes. Elle se fixe au bout d’un tromblon, en l’occurrence le Mauser Gewehr qui est un fusil dont l’extrémité du canon s’évase en forme d’entonnoir afin de recevoir le corps de la grenade.
La grenade VB (Vivien Bessières)
Elle est tirée grâce au tromblon VB en acier trempé, de calibre 50 mm. La partie arrière du tromblon est constituée par une douille fendue qui glisse à frottement doux sur le canon du fusil en emboîtant le guidon. Au départ du coup, les gaz produits par la poudre de la cartouche agissent sur le culot de la grenade et la projettent en avant, tandis que la balle traverse le tube central, frappe la palette, ce qui détermine la percussion de l’amorce. Celleci allume la composition fusante qui brûle pendant 8 secondes et provoque l’explosion de la grenade par l’intermédiaire du détonateur. Elle peut être tirée avec le mousqueton moyennant l’emploi d’un manchon spécial qui n’est pas distribué à l’infanterie. Dans la pratique, on utilisera le Lebel plus robuste que le mousqueton et, suivant les disponibilités, le fusil MAS 36 (Manufacture d’Armes de Saint-Etienne, modèle 1936). La grenade a une portée variant entre 80 et 170 mètres et possède les effets d’une grenade défensive du fait des rainures intérieures qui facilitent la fragmentation lors de l’explosion. La grenade pèse 490 grammes. Elle a été utilisée durant la seconde guerre mondiale.
La grenade à baguette
C’est une grenade allemande qui explose au ras du sol. Son poids est de 900 grammes et son extrémité est fermée par un bouchon creux en cuivre. La grenade à baguette ne sera pas souvent utilisée vu sa trop grande dangerosité ayant entraîné beaucoup d’accidents lors des manipulations.
2) Les grenades à main
La grenade Bertrand modèle 1915
Voici la désignation d’un modèle précoce de grenade à main française (du nom de son inventeur). Il s’agit d’une grenade à gaz, qui se présente sous la forme d’une boule en verre remplie de chlore, maintenue par du fil de fer au centre d’un corps en fonte de 6 centimètres de diamètre. Le fait de lancer la grenade contre un corps dur est suffisant pour briser l’ampoule. C’est une grenade peu performante.
La grenade Bertrand modèle 1916
Sa configuration est identique à la précédente, mais son poids est multiplié par 2.
Les pétards raquettes
Fin 1914 – début 1915, la guerre s’enlise et les adversaires s’enterrent. Des petites actions de harcèlement et de reconnaissance voient le jour. Mais le Lebel est bien embarrassant lorsque le fantassin rampe sous les barbelés ou court vers la tranchée ennemie. Or, pour nettoyer une sape ou un abri, rien ne vaut les grenades. Et les Poilus vont confectionner leurs propres engins. Il s’agit d’un pétard dont l’enveloppe est un tube d’acier de 12 centimètres de long et de 2,5 centimètres de diamètre contenant 100 grammes de mélinite (explosif puissant fait d’acide picrique fondu). Le tube est fixé sur une planche de bois et le système d’allumage est tous simple : un clou qui percute une amorce.