Cet article est paru dans le n°16 du Fouilleur en 2007; voilà ce que nous écrivions il y a maintenant 14 ans sur le GTI 2500. Aujourd’hui le GTI est bien étendu dépassé, mais c’est toujours intéressant de voir ce qui a fait le succès d’un détecteur.
Vous connaissez certainement tous la marque américaine GARRETT. Fort du succès de ses modèles d’entrée de gamme ACE150 et 250 qui ont été testés dans le Fouilleur 12, la firme texane a reconquis en France et dans le monde des parts de marché qu’elle avait perdues au profit de ses concurrents. Nous vous présentons aujourd’hui le fleuron de la gamme, comme le qualifie lui-même Charles Garrett, célèbre chasseur de trésors et fondateur de la marque. Machine jusque – là méconnue et peu testée, le GTI 2500 n’en demeure pas moins un détecteur aux qualités indéniables. Notre but dans cet article est de vous conseiller et vous démontrer le potentiel de cette machine.
Les réglages du GTI 2500
Le GTI 2500 se décline dans de nombreuses versions. Nous avons choisi pour ce test de vous présenter la version ” pro package ” qui comprend 2 disques de détection. A l’ouverture du colis, nous constatons que tout est contenu dans un sac de dimensions sommes toutes raisonnables. Peu pratique pour le transport sur le terrain, ce sac de transport est plus adapté pour de longs voyages.
Première déception, même si c’est souvent le cas avec Garrett, notamment avec la série ACE, aucun protège-disque n’est fourni en standard, ce qui est un comble pour un détecteur à plus de 1.000 euros ! Il vous faudra donc débourser une vingtaine d’euros supplémentaires pour acquérir la précieuse protection qui garantira à votre disque une durée de vie supérieure à quelques mois… On se rend compte tout de suite que la tête blanche des premiers modèles a été remplacée au courant de l’année 2006 par une tête spider plus solide et moins sensible aux effets de sol. On se demande quand même pourquoi GARRETT n’a pas encore fait le choix d’équiper en standard ses détecteurs de têtes DD (comme XP l’a fait), qui, elles, sont moins sensibles à la minéralisation, pénètrent mieux le sol et offrent une surface de détection plus importante.
La canne est démontable en trois parties. Nous commençons par monter la tête et là, nous nous apercevons que la vis heurte le raccord du fil sur la tête ! En fait, c’est toute la connectique qui est à revoir. J’ai eu beaucoup de mal à enficher le fil de la tête dans le boîtier, car les ” plots ” très fins de la prise semblaient tordus. La partie du GTI 2500 comprenant le repose-bras, la batterie et le boîtier de commande est assez lourde. Le seul élément pouvant se porter à la ceinture est le bloc batterie, qui, lui, est détachable. L’écran fait davantage penser à une vieille calculette de collégien, surtout si on le compare à celui d’un Explorer, par exemple. En fait, c’est l’appareil dans son ensemble qui semble un peu désuet dans sa conception. Il mériterait une remise a u goût du jour (meilleur écran, port à la ceinture, allègement, meilleure visserie), car les performan-ces sur le terrain sont loin d’être négligables…
Prise en main du GTI 2500
Soyons clairs, le GTI 2500 est un appareil lourd qui pèse entre 2,1 et 2,5 kilos, selon le diamètre de tête utilisé. Nous vous conseillons vivement l’emploi d’une sangle universelle d’allégement vendu à la boutique du fouilleur (www.lefouilleur.fr) au tarif de 44 euros. L’équilibre est correct, sans plus. L’appareil est mis en état de marche en appuyant sur le bouton POWER. Pressez ce dernier plus longtemps et vous reviendrez aux réglages d’usine, ce qui est très utile, en particulier si vous avez ” trop joué ” avec les réglages, mais surtout avec la compensation manuelle de l’effet de sol. Notez que si vous pressez par inadvertance brièvement ce bouton, l’appareil restera en fonctionnement. Une fois en main, on atteint tous les boutons facilement avec le pouce.
La navigation dans les menus est très aisée, puisque les menus principaux ont une police plus grande que les sous-menus, évitant ainsi qu’on s’y perde. Cliquez sur la touche MENU pour atteindre une option, puis sélectionner + ou – pour faire défiler les valeurs possibles. Une fois le paramètre validé, choisissez OPERATE pour reprendre la détection. La prise en main est donc facile et rapide. On peut commencer à détecter et s’amuser en quelques minutes. Ainsi les possesseurs d’ACE ne seront pas dépaysés car les modes de détection sont les mêmes. Nous optons pour le mode JEWELRY pour nos tests, car il a l’avantage de ne discriminer que certaines cibles à basse conductivité (petits objets ferreux…). Ce mode conviendra à la plupart de vos sorties de détection. Si toutefois vous ne souhaitez absolument rien laisser passer, sans pour autant utiliser le mode ZERO (tous métaux dynamiques) ou tous métaux statiques (touche ALL METAL), nous vous conseillons le mode RELICS. Avec ce dernier, aucun risque de perdre un petit objet en or, ou une petite pièce en alliage (billon, potin…).
Test sur le terrain du GTI 2500
Voici un petit résumé de ce que nous avons pu observer. Les conditions sont les mêmes que pour tous les autres tests réalisés par nos soins. Que ce soit sur notre zone d’essai ou sur le terrain, la puissance de l’appareil nous a frappés. Il tient presque la comparaison avec ce qui se fait de mieux sur le marché, en termes de puissance visant à cibler les gros modules (pièces de diamètre supérieur a 30 mm, objets usuels : boucles, grelots, dés). Ainsi il détecte une monnaie de 10 ct Napoléon à 38 cm de profondeur et un double tournois à 22 cm. Si vous passez en mode tous métaux statiques, les performances augmentent sensiblement (jusqu’à + 20 % dans certains cas). Malheureusement, ce mode est quasiment inutilisable sur terrain minéralisé, pollué ou saturé de ferreux, car les informations données sur l’écran dans ce mode sont bien souvent erronées.
Si vous remplacez le disque de 25 cm de diamètre par celui de 32 cm, les performances sur les objets mentionnés dans le test ne changeront pas. Sachez par contre que ce disque excelle pour la recherche d’objets plus gros. Ainsi, en mode tous métaux statiques, une cannette de taille standard, en aluminium, couchée sur le flanc cylindrique (l’axe de révolution de la cannette est parallèle à la surface du sol), est détectée à 70 cm de profondeur. Une cannette plus fine et plus haute, enterrée dans le sens de la hauteur (l’axe de révolution de la cannette est perpendiculaire au sol), sera détectée à la même profondeur ! Malheureusement, les performances sur les petits objets (de diamètre inférieur à 15 mm) restent en deçà de celles enregistrées sur les gros modules et s’inscrivent dans la moyenne.
Un ” petit bronze “, même à plat, ne sera pas détecté à une profondeur supérieure à 12 cm, comme il est indiqué sur notre tableau de test. Audelà de cette profondeur, le signal n’est plus net, voire intermittent. Ceci s’explique en partie par la fréquence de fonctionnement assez basse de 7 kHz. De ce fait, employer une tête plus petite, comme le modèle concentrique de 12 cm de diamètre, ne devrait pas permettre de détecter, avec une meilleure réussite, des objets plus petits, et ce malgré une sélectivité accrue. Il en va de même avec la tête elliptique de 13×26 qui est beaucoup plus efficace sur terrain minéralisé.
De manière générale, à cause de sa fréquence et de l’utilisation de technologies numériques (processeur DSP, écran, technologie Treasure Talk), le temps de réponse reste lui aussi en deçà de ce qui se fait de mieux, notamment chez XP et TESORO, handicapant l’appareil sur terrain difficile (terrain pollué, saturé de ferreux ou fortement minéralisé). N’oublions pas que cet appareil a été conçu aux Etats-Unis (le mode COINS est d’ailleurs calibré sur les pièces US, ce qui peut conduire à discriminer certaines monnaies européennes en alliage plus ancien). Là-bas, un acheteur va exiger de nombreux réglages, un écran digital et une puissance accrue. Le GTI 2500 répond parfaitement à ce cahier des charges, alors qu’il est moins adapté pour une détection sur terrain difficile et pour la recherche de petits objets et d’alliages.
Nous avons constaté certaines difficultés quant à la localisation précise de la cible, ceci à cause, entre autres, du choix d’une tête spider. Cette impression de ” creuser légèrement ” à coté de la cible est renforcée si le mode BELLTONE est activé. Là, comme sur un ACE 250, il vous faudra employer le pinpoint pour localiser la cible avec précision.
Nos conseils d’utilisation pour le GTI 2500
Ne vous fiez pas trop à l’écran ! Le mode IMAGING est ingénieux à condition de disposer d’une tête compatible (ce qui n’est pas le cas de la DD, de la concentrique ” scorcher ” et de l’EAGLE EYE). Malheureusement, les indices de taille de cible et de profondeur deviennent très aléatoires audelà de 15 cm d’enfouissement des objets. Il en va de même pour le curseur indiquant la nature du métal détecté. Fiez-vous plutôt au son ! Nous vous conseillons l’achat d’un disque DD qui se montrera plus à l’aise que les têtes SPIDER. Il vous en coûtera un peu moins de 200 euros.
Détectez en mode JEWELRY, et n’hésitez pas à utiliser la fonction PINPOINT (visuelle et sonore) ! Désactivez la fonction TREASURE TALK afin d’accroître l’autonomie de l’appareil ! Si vous détectez sur terrain propre et pas trop minéralisé, n’hésitez pas à utiliser le mode tous métaux statiques qui vous fera gagner quelques précieux centimètres ! La discrimination n’est plus sonore, (puisque tous les objets, même les ferreux, font émettre par le détecteur un signal sonore identique) mais visuelle. Là encore, soyez prudent s’agissant des indications données sur l’écran ! Grâce au disque EAGLE EYE, à vous les grandes profondeurs ! D’habitude il vous fallait débourser plus de 1.000 euros, voire davantage, pour dépasser le mètre de profondeur sur un gros objet de la taille d’une canette par exemple (attention, les objets de petites tailles, comme les pièces, ne seront plus détectés).
Ici, nul besoin de se ruiner dans l’achat d’un détecteur à induction pulsée. Pour 350 euros, ces ” plaques ” comme on les surnomme dans le milieu, seront à vous. Attention, avec elles, aucune indication ne se fera sur l’écran, et la discrimination sera inopérante. Faites l’acquisition d’une housse de protection du boîtier afin de pouvoir détecter sous la pluie ! N’hésitez pas à remettre à zéro l’appareil (RESET) si vous êtes perdu dans les réglages, comme celui de l’effet de sol. Le GTI 2500 possède un mode sable mouillé qui permet la réduction des interférences liées à la salinité. Cependant, ses performances sur sable mouillé ne peuvent rivaliser avec celles de spécialistes comme le SOVEREIGN ou l’EXPLORER qui sont dédiés à ce type de terrain grâce à leur technologie multifréquence. Si vous constatez des perturbations, après avoir enclenché le mode SALT, réduisez la sensibilité de l’appareil !
Aujourd’hui vous pouvez grandement augmenter les performances du GTI 2500 de Garrett en ajoutant un disque Ultimate 33cm pour GTI 2500. Attention, avec ce disque DD très léger, le profondeurs atteintes augmentent de manière conséquente, mais la technologie Treasure Talk est désactivée.
Ce qu’on aime :
- Les performances en profondeur sur gros modules qui le placent parmi les tous meilleurs appareils du marché,
- La pléthore de réglages disponibles (effet de sol auto ou manuel, notch…) le rendant parmi les appareils les plus polyvalents,
- 5 modes de recherche préréglés permettant une prise en main rapide, même pour un débutant, comme sur la série ACE,
- La facilité de navigation à travers les menus de réglages,
- La technologie IMAGING étonnamment précise dans les 15 premiers centimètres,
- – le système TREASURE TALK, utile pour les prospecteurs souffrant de troubles auditifs,
- Le mode sable mouillé qui parvient à limiter un temps soit peu les interférences dues au mélange d’eau et de sel,
- La profondeur atteinte sur gros objets en mode tous métaux avec le gros disque, – la possibilité de lui adjoindre une sonde de grande profondeur EAGLE EYE,
- L’écran rétro éclairé, – la robustesse de l’appareil, sa connectique mise à part, – la qualité du casque fourni dans le pack.
Ce qu’on aime moins :
- Les performances en terrain pollué ou saturé de ferreux et ce malgré le mode élimination des déchets en surface,
- Un temps de réaction un peu lent, processeur numérique oblige,
- Les résultats sur petits modules (pièce donc le diamètre est inférieur à 15 mm) assez aléatoires,
- Son poids (2,5 kg avec la tête de 32 cm de diamètre) nécessitant parfois l’emploi d’une sangle,
- La tendance qu’a l’utilisateur à vouloir se fier naturellement aux indications données sur l’écran, indications souvent fausses au-delà de 15 cm de profondeur,
- La connectique douteuse, – l’absence de mode multi-ton,
- Le prix, même si l’offre avec les 2 disques, le sac et le casque est alléchante,
- L’absence de protège-disque fourni, – le léger décalage de son après le contact avec la cible, nécessitant l’emploi du pinpoint heureusement facilement atteignable.
Conclusion
Polyvalent, atteignant de grandes profondeurs sur gros modules tout en proposant de nombreux réglages, le GTI 2500 est un concentré de technologies qui ravira les prospecteurs souhaitant se faire plaisir dans ce loisir. Même si son aspect un peu désuet, ses performances en deçà de ce qu’on peut en attendre sur de petits modules et son comportement douteux sur terrains difficiles rebuteront les utilisateurs les plus exigeants, il n’en reste pas moins un excellent détecteur facile à prendre en main. Les possesseurs d’ACE, qui souhaiteraient passer à un modèle supérieur, sans pour autant se retrouver perdus, y trouveront tout particulièrement leur compte. Ajoutez-lui une tête EAGLE EYE grand profondeur, et pour moins de 1.500 euros, vous aurez acquis un détecteur de grosse masse pouvant détecter des cibles enterrées à plus de 3 mètres de profondeur !